S’épanouir sous pression : Démêler l’impact du stress sur nous

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Une introduction au Continuum Normal-Pression

Avez-vous déjà remarqué que certains jours, tout vous semble facile, alors qu’à d’autres moments, rien ne va ? Le niveau de pression ressenti peut nous peser, et affecter notre attitude, notre concentration, notre capacité à communiquer, et même à entrer en contact avec les autres.

Bien qu’un niveau de pression excessif réduise la capacité de la majorité des gens à se comporter de manière intentionnelle, à collaborer et à déployer leur plein potentiel, un minimum de tension est essentiel pour grandir et s’épanouir. En fait, le stress n’est pas toujours nuisible. La clé repose donc sur le juste équilibre.

Dans ce premier billet de notre série sur la gestion de la pression au quotidien, nous nous pencherons sur les moyens de reconnaître et d’identifier le stress à travers la lunette d’un concept propre à Crysalia, le Continuum Normal-Pression.

Le Continuum Normal-Pression : Expliquer des réactions universelles au stress

Il y a plusieurs années, Jean Phaneuf, l’un de nos cofondateurs, s’est vu demander par un client pourquoi un nouvel employé paraissait avoir deux personnalités totalement opposées. Il pouvait se montrer empathique, collaboratif et patient, mais aussi très impatient, directif et transactionnel selon les moments. Pour expliquer ces décalages, Jean a fait équipe avec des doctorants en psychologie organisationnelle pour étudier et expliquer ces variations à travers un large éventail de personnes et de circonstances. De ces recherches ont émergé le Continuum Normal-Pression.  

Le Continuum Normal-Pression décrit comment le comportement humain et ainsi que le niveau de performance évoluent selon le niveau de pression auquel on est exposé. Il s’applique à toutes les sphères de nos vies et à toute personne.

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Il est illustré par une courbe qui représente l’évolution de nos comportements et notre capacité à atteindre notre plein potentiel selon le niveau de pression ressentie. Elle révèle aussi comment les individus peuvent évoluer entre différents états.

Sous pression : L’impact d’en ressentir trop ou pas assez

Quand nous il y a « juste assez » de tension, nous sommes au sommet de notre courbe. Nous nous sentons stimulés et compétents, capables de planifier, de collaborer et de prendre des décisions. Nous sommes « dans le flow » ou dans notre zone de confort. Dans cet état, nous pouvons agir délibérément et choisir consciemment notre manière d’agir.

Cependant, le niveau de pression est rarement optimal. Trop peu, nous pouvons nous sentir surqualifié, superflu, indifférent ou désabusé. Trop, nous pouvons nous sentir dépassé, tendu, débordé, affolé ou encore, inconfortable, stressé ou agacé.

Plus nous sommes sous pression, moins nous fonctionnons efficacement et plus nous réagissons intensément et rapidement à nos déclencheurs. Nos réactions deviennent progressivement plus individualistes et transactionnelles, axées sur la tâche sans égard pour les gens impliqués.

Nous devenons plus réactifs et notre capacité à agir de manière consciente et rationnelle diminue. Nous passons progressivement en mode ‘pilotage automatique’ et nos mécanismes de défense et d’adaptation sont activés. Ils peuvent aussi bien prendre la forme d’une montée d’impatience, d’un excès de colère que du mutisme ou de l’évitement.

Comprendre le Continuum Normal-Pression permet donc de mettre en lumière les raisons pour lesquelles nos réactions à la pression varient selon les situations.

Quelle est la forme de votre « courbe » ?

Si le Continuum Normal-Pression est universel, la « courbe » de chaque personne lui sera unique et en constante évolution.

La pression est fondamentalement subjective et la manière dont elle est perçue variera d’une personne à l’autre. Pour une même situation, une personne pourrait donc ressentir une pression intense, alors qu’une autre pourrait la trouver gérable ou même s’ennuyer.

La forme de notre courbe variera également. Elle peut être en pente raide, avec un pic étroit au sommet. Elle pourrait tout autant être un long plateau étendu au sommet de douces pentes.

Des facteurs internes, tels que notre résilience, notre niveau d’énergie et la manière dont nos facteurs de motivation sont engagés, jouent un rôle déterminant. Combinés à des facteurs externes, tels que la situation ou la tâche spécifique, son niveau d’ambiguïté, de pression, d’intensité, de contraintes, ainsi que notre niveau d’expertise, les gens impliqués, ou encore les événements de votre journée qui la précèdent, auront une influence sur votre courbe. Par exemple, une tâche qui vous semblerait aisée lorsque vous êtes bien reposé pourrait devenir insurmontable si vous êtes épuisé, saturé ou attaqué. De même, une situation qui serait stimulante entouré de personnes de confiance pourrait devenir un défi dans un contexte de relations tendues.

Connaître la forme de votre courbe et savoir où vous vous situez sur celle-ci est un puissant outil de connaissance de soi.

Se comprendre soi-même pour mieux comprendre les autres

Prendre conscience de la forme actuelle de notre courbe et savoir se positionner sur celle-ci est la première étape pour devenir plus intentionnel et mieux gérer nos comportements. Comprendre comment le stress et notre capacité à y faire face fluctuent selon différents facteurs améliorera notre conscience de nous-mêmes et notre faculté à surmonter les défis.

Dans un groupe, toute transition le long de nos courbes respectives affecte l’ensemble des gens. Comprendre où chacun se situe offre une perspective permettant de mieux comprendre ses comportements. Identifier les déclencheurs et reconnaître les mécanismes d’adaptation permet d’éviter de le prendre personnellement. Cela ne les excuse pas, mais cela peut tempérer la possibilité de mal les interpréter, surtout que l’on suppose souvent, à tort, que les gens sont au sommet de leur courbe.

Si nous ne savons pas où nous nous situons sur la courbe, nous aurons de la difficulté à nous comprendre nous-mêmes. Lorsque nous ignorons où les autres se situent, cela peut conduire à des attaques ou de l’évitement de part et d’autre. Cette prise de conscience permet de gérer au mieux nos relations et d’éviter les cercles vicieux de conflits.

Comprendre le Continuum Normal-Pression est précieux, quelle que soit le chapeau que vous portez, que ce soit à la maison, au travail ou entre amis. Prendre conscience de soi-même sur le Continuum Normal-Pression permet de mieux se connaître et de mieux comprendre les autres. Ces prises de conscience aideront à mieux gérer les conflits, en évitant les escalades inutiles et en préservant les dynamiques.

Poursuivez votre lecture dans le prochain blog de cette série sur les phases du Continuum Normal-Pression et les stratégies permettant de mieux gérer la pression.